A PROPOS DU FILM "DE TOUTES NOS FORCES" : L'avis de Noëlle Sedilot-Gasmi. Professeur d’espagnol, Co-fondatrice de l'association " une Joëlette pour Anaëlle". Noëlle est la mère d’Anaëlle qui est "infirme moteur cérébral".
"J’ai été très émue. Le film reste une fiction, mais il traduit exactement notre quotidien. Les problèmes qu’on rencontre dans la vie de tous les jours, le moment de la douche par exemple pendant lesquels il faut être là, c’est tout à fait ça. Comme dans le film, on porte notre fille dans les bras avec mon mari pour les transferts d’un lieu à l’autre. Par ailleurs, ce défi que Julien lance à son père dans De toutes nos forces, c’est un défi qu’on a relevé l’année dernière, avec le père, le parrain de ma fille Anaëlle et son équipe de pompiers professionnels de Chartres : ensemble ils ont participé au marathon de Paris, le 7 avril 2013, en joëlette, c'est-à-dire un fauteuil tout terrain que nous avons d'ailleurs en partie obtenue grâce à la mobilisation sportive et caritative de jeunes triathlètes houdanais entraînés par Didier Abauzit, professeur d'EPS.. Anaëlle a accepté de relever le défi : c’est quand même un minimum de 5h sans bouger sur un fauteuil !"
"Toute la période de l’entrainement est très belle dans le film. La mère gère le temps. Moi mon mari courrait et je le suivais, à vélo. Comme dans le film, c’était pour nous une expérience familiale. On a vécu ce marathon ensemble. Donc forcément, on a été particulièrement touchés."
"Le regard sur les personnes handicapées ? On ne veut pas de pitié, et c’est aussi le message de Julien et de ses parents dans le film. De la compassion on l’accepte, de la pitié on n’en veut pas. Ceux qui ne sont pas touchés par le problème, qui ne connaissent pas une personne invalide, ne peuvent pas vraiment se mettre à notre place. Pourtant il faut oser poser des questions. C’est une fois que les gens auront leur réponse que le handicap sera accepté. Avec ce film, on n’est pas tombé dans le larmoyant, ni dans le dramatique."
...Et de sa fille Anaëlle : elle a 11 ans et est en 6e au collège. Anaëlle est infirme moteur cérébral à la suite d’une naissance prématurée. Elle présente une incapacité motrice des membres supérieurs et inférieurs. Elle a participé au marathon de Paris, en 2013, avec son père et son parrain.
De toutes nos forces : handicapés, ils ont été bouleversés
Anaëlle entourée des pompiers, de son papa à gauche et de son parrain à droite, juste avant le départ du marathon de paris 2013.
"J’ai beaucoup pensé à mon expérience. Moi j’avais trouvé l’expérience du marathon hyper excitante. Ce qui m’a le plus touché dans le film, c’est la scène où le père s’effondre et que le fils prend le relais. Mon père aussi à un moment s’est dit : je ne vais pas finir. Puis on a franchi la ligne d'arrivée au bout de 4h45 ! Et papa s'est écrié : on l'a fait!"
Extrait de l'article réalisé par la journaliste SUSIE BOURQUIN sur le site d'EUROPE 1 .fr
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