Mercredi 12 novembre les triathlétes et les crossmen ont eu le privilège de participer à un entrainement spécifique pour préparer le prochain championnat départemental de cross de Verneuil sur Seine (26 novembre) et le championnat d'académie de cross au même endroit le 3 décembre.
Cette séance a été encadrée, par un de mes anciens élèves (spécialiste de la course à pied)que j'avais eu entre 1985 et 1989 ! : Philippe ALBINET !
Voici son témoignage (vous pouvez le retrouver illustré sur son blog en lien ci-dessous !
"Il y a dix ans, pour retrouver d’anciens camarades on utilisait copains d’avant. À ma connaissance aucun service n’a proposé de nous aider à retrouver d’anciens professeurs. J’avoue que l’idée pourrait paraître saugrenue. Qui aurait envie d’aller boire un café avec son professeur de mathématiques de 4ème pour savoir si Pythagore a sorti un nouveau théorème ?
Depuis, avec l’avènement de Facebook, les choses ont changé. Il y a quelques temps je me suis virtuellement connecté avec mon ancien professeur de sport au collège dont je garde un excellent souvenir. Didier Abauzit est ce qu’on pourrait appeler un pionnier du triathlon scolaire en France. Il est d’ailleurs à l’origine du premier triathlon UNSS organisé en juin 1985, il y aura bientôt 30 ans !
L’histoire se passe aux Essarts-le-Roi, une petite bourgade des Yvelines située à une cinquantaine de kilomètres de Paris. Cette année là je fais mon entrée en 6ème et un apprenti triathlète collégien, ça ressemble à ça. (…) Pour replacer les choses dans leur contexte, dites vous que Bernard Hinault s’apprête à remporter son 5ème tour de France ou que François Mitterrand est à la moitié de son premier mandat environ.
À l’époque, je hais la natation. J’ai même presque peur de l’eau. Mon truc c’est le tennis. Je me souviens de mon année de 5ème quand mes camarades Julien, Arnaud ou Jérôme, tous d’excellents nageurs, partaient disputer les championnats de France de biathlon/triathlon. J’étais à la fois admiratif et envieux mais loin d’être accro aux sports d’endurance. J’ai bien pratiqué l’athlétisme ou le cross, mais seulement du bout des pointes. Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai commencé à me passionner pour le vélo en assistant à la cruelle défaite de Laurent Fignon sur le tour de France. La course à pied attendra son tour.
Les présentations étant faites, venons en à ce que j’ai vécu ce mercredi 12 novembre. C’est donc par l’intermédiaire de Facebook que Didier, qui enseigne désormais au collège de Houdan, me contacte et me sollicite pour venir encadrer une séance d’entrainement course à pied de ses élèves qui préparent le championnat départemental de cross. Parmi eux, certains pratiquent également le triathlon.
Je suis flatté mais je mets un peu de temps à accepter l’invitation, je n’ai aucune expérience en la matière. Entre temps je demande quelques conseils à Jean-Christophe qui me met en confiance.
Me voilà donc en route pour Houdan. J’arrive un peu en avance et la pression monte lorsque je découvre cette affiche sur le panneau d’affichage à l’intérieur du gymnase !
Les enfants commencent à arriver et moi à me demander ce que je fais là. Les retrouvailles avec Didier sont simples et chaleureuses. Nous avons à peine le temps discuter, le volume sonore grimpe rapidement, je suis impressionné par tous ces jeunes qui débordent d’énergie et qui sont prêts à se dépenser sans compter. Le soleil est de la partie. Didier me met à l’aise et me présente à ses élèves.
Nous nous rendons derrière le gymnase où je dispose de deux boucles. L’une mesure environ 1000 mètres tandis qu’une plus petite consiste en un triangle de 300 mètres. C’est là qu’est organisé chaque année le cross du collège. Didier me donne la parole.
J’essaie d’expliquer avec des mots simples ce que j’ai envie de leur proposer dans l’heure qui va suivre : 10 à 12 minutes d’échauffement soit 2 tours de la grande boucle. Puis quelques éducatifs, des montées de genoux, des talons fesses et autres foulées bondissantes avant le coeur de la séance. Des séries de fractionnés de type 1′/1′, 45″/45″, 30″/30″. Enfin quelques sprints d’une dizaine de secondes pour travailler la mise en action au départ des cross qui doit être très rapide, avant le traditionnel retour au calme.
À vue de nez, j’estime que la moitié des jeunes viennent d’écouter mon discours pendant que les autres bavardaient. Difficile de mobiliser l’attention. Didier rappelle à l’ordre les plus distraits. Je sors ma montre et mon sifflet et ouvre la marche pour l’échauffement.
Ces premières minutes sont l’occasion d’une prise de contact. Je me renseigne pour savoir qui fait du triathlon, essaie de retenir quelques prénoms, navigue entre les plus rapides et les plus lents, observe les comportements. Les plus curieux viennent me demander mon ‘palmarès’. Je leur retourne la question.
Quelques gammes plus tard, les choses plus sérieuses vont pouvoir commencer. Avec la disparité des âges et donc des niveaux, la petite boucle est idéale pour que tout le monde puisse entendre les coups de sifflet intimant les changements d’allure. Les séries s’enchainent, entrecoupées de phases de récupération. En échangeant avec les jeunes, je me sens dans la transmission de mon modeste savoir. Le sentiment est plaisant. Sur les 30/30 je reste avec les plus rapides et les pousse un peu. Ils ont du répondant !
Fin des intervalles. La petite troupe récupère en marchant et se désaltère. Ces jeunes sportifs ont l’air heureux de me montrer ce qu’ils savent faire. Je décide d’utiliser une des lignes plus ou moins droites de la petite boucle pour effectuer les sprints qui s’organisent presque naturellement par catégorie et participe à ces accélérations avec les cadets qui en ont encore sous le pied après 45 minutes d’effort. Je ressens la présence de leur esprit de compétition. Pas question de laisser le copain finir devant !
L’heure tourne, c’est déjà le moment du retour au calme final. J’ai l’impression d’avoir passé trop de temps avec les plus rapides. Pour me rattraper j’effectue ces dernières minutes de footing avec la petite Lucie qui est en 6ème et qui hésitait à rentrer vers le gymnase en empruntant un raccourci. Elle accepte finalement de faire le grand tour en trottinant avec moi. Nous laissons les autres partir devant et effectuer un retour au calme plutôt actif et devisons tranquillement sur son entrée au collège et son intérêt pour la course à pied en vue de pratiquer le triathlon.
C’est le moment du pot de l’amitié et de la photo de groupe. Je reçois quelques sympathiques ‘merci monsieur’ mais pas seulement. J’ai l’honneur de repartir avec le maillot de la section triathlon UNSS du collège.
J’adresse un grand merci à mon ancien professeur de m’avoir donné cette occasion unique d’encadrer des jeunes sportifs. Cela me donne une idée du boulot énorme qu’il a abattu et du nombre de jeunes auquel il a donné le goût pour le sport depuis que je suis passé dans sa classe alors que ses élèves actuels étaient bien loin d’être nés ! "
Philippe ALBINET
Pour visionner les photos, vous devez cliquer sur la photo à gauche ci-dessous :
Entrainement cross Philippe Albinet 12 octobre 2014 |
Blog de Philippe