Témoignage (extrait de son Facebook) de mon ancienne élève-triathlète, Morgane LECUYER, qui a participé dernièrement à l'IRONMAN de NICE :
"Petit retour sur ce week-end à Nice, où je me suis élancée sur mon premier Ironman en compagnie de mon @jrm_gdt et de mon daddy @lecuyer142.
La prépa fut intense sur tous les plans, des coups de mou, des sorties qui reboostent mais surtout un cadre d’entraînement incroyable à la Réunion où le plaisir prime.
Et nous voilà rendus à ce dimanche 16 juin, le tant attendu… le stress monte doucement, je décide de partir en natation en même temps que Jeremy pour être rassurée. Super sensations en natation, je cale ma nage pour ne pas trop m’épuiser pour la suite, seul problème : ma combi qui m’irrite le cou et cela devient vraiment douloureux.
Après 3,8 km de nage, je sors de l’eau et pour une fois en forme, et j’arrive à voir clair autour de moi.
Les supporters de choc sont là, à crier autour du parc et ça fait trop plaisir… je me change, et pars pour les 172 kms de vélo qui nous attendent dans l’arrière pays niçois, la journée s’annonce très longue (surtout quand tu n’as jamais fait de sortie longue en solo). Je me mets dans un rythme confortable en pensant toujours au marathon qui m’attend après. Les sensations sont bonnes, merci mon petit coach de m’avoir si bien préparée car c’est que du bonheur, je profite des paysages magnifiques entre les plaines, les arches rocheuses, les petits villages…. Le kiff ! Et voilà qu’une gêne commence à arriver au niveau de mon thorax, je la connais car je l’ai fréquemment à l’entraînement, en espérant que ça passe… fin du vélo, mes jambes vont bien, mais toujours la gêne qui s’amplifie.
C’est parti pour le marathon, bon là je sais qu’il faut que je fasse mon maximum en courant et que 80% du marathon se fera dans la tête. Les supporters sont au bord de la route pour nous donner la force pour aller au bout, ça fait tellement du bien de les voir avec ces 7h 09 passées sur le vélo en solo (enfin non, quelques petites conversations avec les concurrents tout de même pour faire passer les cols). Quelques minutes après, je croise Jeremy sur son dernier tour, que ça fait du bien de se réconforter avec un câlin et de savoir que tout va bien pour l’autre… et dire qu’il avait presque fini alors que je commençais tout juste mon marathon… c’est ça d’être avec une machine en triathlon! J’étais super fière de lui. Un moment d’émotion hyper intense où on entendait les spectateurs dire « trop mignon l’ironcouple » 😉 puis je repars et ma gêne s’intensifiait, jusqu’à devenir une vraie douleur qui commençait à m’empêcher de manger et de bien respirer… je continue tant bien que mal à courir et marcher pendant les ravitos mais rien n’y faisait, elle allait rester là avec moi…. (partie moins glamour) je me mets à vomir car je n’arrivais plus à rien ingérer… ok là ça craint… et je me demande vraiment comment j’allais pouvoir terminer ce marathon. Je croise ma famille et mes proches qui essayent de me rebooster et trouver des solutions mais je n’y arrivais plus… Au 15eme km je décide de mettre mon petit clignotant et stopper cette course qui devenait un calvaire pour moi… non sans mal, avec une déception immense… mais je ne voulais plus faire mal à mon corps et mon mental ne pouvait plus prendre le dessus!
Je croise un mec de l’organisation qui essaye de me dissuader d’abandonner pendant un petit moment, on discute, je lui dis que j’ai déjà dépassé mes limites et que je n’y arrive plus, il me dit qu’il comprend et qu’il veut m’emmener dans la tente des secours.
Me voilà quelques minutes plus tard sur mon brancard, perfusée et dégoûtée…
Quelques péripéties plus tard, je me retrouve à devoir passer la nuit à l’hôpital, j’aurai rêvé mieux comme fin de week end, mais c’est le jeu… le risque quand on prend le départ d’un défi de cette taille où il peut se passer énormément de choses, où pleins de paramètres entrent en compte et où nous ne pouvons pas tout contrôler… alors après quelques jours à me ressourcer en famille, j’arrive à dire que je suis contente de ma course et fière d’en être arrivée là et que j’espère revenir sur ce format très bientôt après avoir réglé mes petits soucis de santé !
Je ne suis pas une IRONWOMAN pour le moment mais je ressors grandie de cette préparation si dure et de cette expérience à Nice !
Big up à mon chaton pour sa qualification aux championnats du monde (qu’il n’a pas pris cette année) et qui m’impressionne de jours en jours par sa force et son mental dans ces épreuves tellement difficiles!
Et un énorme merci à toute notre team de supporters qui sont venus de loin pour nous soutenir, qui ont été extras et qui nous ont porté du début à la fin"